Le titre pourrait faire quipropos et il est pourtant dramatique.
j 'ai fait état, dans un précdent article, de mon expérience chez Peugeot mulhouse et la lecture du journal l'Alsace ce matin ne m' a étonné qu'a peine:
d'abord les lieux, très pénible...
Ensuite la pression au travail, et si l'on y ajoute les contraintes de toutes sortes...extérieures,sans doute: santé, famille ,souci d'avenir, et aussi pourquoi le cacher ou le minimiser: la grande solitude au travail.
j'ai un souvenir trés précis de cela, car la phrase que j'ai souvent entendue, des ouvriers ou de la maîtrise, à toutes occasions et qui revenait comme un liemotiv " C'EST PAS MON PROBLEME !" à chaque fois que j'évoquai tel ou tel aspect des choses.
A Peugeot la culture du chacun pour soi, est une seconde nature.
La seule chose qui compte et qui n'a dû cessé d'être, c'est bosse à en crever!
L'esprit Maison : le rendement à tout prix, vite fait bien fait!.
Je me rappelle de la culture de la "japonite" du temps de Calvet, en 1982, où les reunions servaient à culpabiliser les gens:"
Regardez les japonais, ils travaillent plus que nous, ont moins de vacances, coûtent moins cher, etc"
Cela n'a pas dû cesser, si l'on y ajoute , le discours ambiant où la baisse des commandes, est sans doute une arme culpabilisante faite par certains à d'autres!!!!
Je connais assez le travers psychologique de cela pour en subodorer, les pratiques faites, mais qui aura sa loi d'omerta ,passé les grilles de l'usine.
L'article du journal fait référence à des reunions médecins , psychologues etc...
Cela est un leurre !
Pourquoi?
Parce que les médecins, psy, font déjà partie de l'usine..ils sont payés et salariés de l'usine....
La medecine du travail,quand je l'ai voulue pour certains postes, elle renaclait,... elle mettait des gens au travail, alors que manifestement soit le poste ne convenait pas ou à un poste aménage de telle sorte que la personne se sentait plus isolée , traitée comme un fainéant, ou pire encore ....
L'inpection du travail, n'en parlons pas, quand je telephonai, pour tel ou tel problème , c'etait la fuite...ou la non reponse ou non intervention....
Même une fois pour un compte rendu du chsct de Carrosserie, où je demandai leur avis, car je ne voulais pas signer,ce qui ne refletait pas la réalité des débats..!
Alors, oui, on est bien seul au travail à l'usine Peugeot Mulhouse, le travail y est dur...prenant..et pas cher payé......
Pour le salarié qui y passe 10ans ,20 ans ou plus; c'est un raccourci de vie physique et autre....
Il suffira de comparer les tables de mortalite des Etam et des agents de productions et l'on voit déja des différences:...on use , on abuse des gens..c'est une sorte d'esclavage moderne qui ne dit pas son nom.
Maintenant l'âge des 4 suicidés: 30 à 40 ans et pour l'un 51 ans, un à l'usine, les autres à l'exterieurs.....
c'est aussi un age où pour certains on se penche sur ce que l'on a fait de sa vie et ce n'est pas innocent , ni sans dommage.....
Bien sûr , la Direction aura beau jeu de dire :" pas chez nous, on n'est pas responsables...."
Sauf, que n'importe qui ,ne laisse pas ses soucis de travail à la porte de l'usine..comme on y laisse son sac !
Dans la tête du personne qui déprime, tout se bouscule et le drame arrive vite..
S'y ajoute la pudeur, pour certains de ne rien dire, pour ne pas être humilié ou s'entendre dire:" c'est pas mon problème " , et la boucle est bouclée....
Il y a une refonte profonde des pratiques de management à revoir;
Et aussi , il faudrait que la médecine du travail soit independante de l'employeur ;
De même que les psychologues,
qu'il y ait des lieux d'écoutes,
d'exprimation de soi,
sans soucis pour ceux qui y participent de sanctions ou plus vicieux : d'une mise à l'ecart type placard à balais...
Pour finir, mes pensées, ce soir, vont à ces familles et ceux qui ont cotoyé les suicidés..pour les uns toute ma compassion, et pour les autres je dirai :
" ouvrez un peu plus vos yeux sur vos camarades , vos subordonnés, ne voyez pas que votre fric, votre gagne pain , car c'est ensemble que l'on construit une voiture, un produit comme celui là..
Pensez vous que ce soit bon pour une marque, un pays, où l'on peut dire: leurs voitures elles sont fabriquées avec le desespoir, la mort même et l'indifférence qui l'accompagne! "
Cela vaut de l'ingenieur, aux petits "chefs, ainsi qu'au collègue de base!