C'était , il y a bien longtemps....36 ans dejà...
Paris etait devant moi....
un sentiment de liberté totale,
à la sortie de la Gare de l'Est...
ces matins d'avril sur Paris...
Humm...!
D'abord, voir où se situe la Rue de Dunkerque...?
ouais, j'ai trouvé..
il fallait que je me familiarise avec leur métro...
Ca y est !
j'y suis...au 58..
Mes amis, Mme et Mr Barbier, m'y attendent...
reçu comme un de leurs enfants....
L'hôtel ?
dejà reservé....
et juste enface du Sacré Coeur, le Regent.
(Chambre sobre, simple, confortable,
mais avec une vue sur le sacré coeur...)
Hôtel reservé et payé,
mais cela je l'apprendrai le dernier jour,
par la reception de l'Hôtel..
Le pourquoi?
Pour me remercier des sorties en fauteuil,
de mr Barbier, à Briançon, en août 1972 et 1973,
alors que amputé des deux jambes,
je le promenai, aux alentours,
pour y faire respirer le bon air de Briançon.....
le programme: 10 jours de visites, seul..
mes amis, âgés et handicapés ne peuvent me suivre,
m'accompagner..mais ils m'ont tout lister, préparer...:
Tour Eiffel, Sacre Coeur, Invalides, Arc de Trriomphe,
Vincennes et son chateau, Notre Dame, les Quais,
Le Louvre, la place du Tertre, Versailles....
c'est une suite d émotions sans fin....
lors de prise d'armes aux Invalides,
dans la chapelle aux drapeaux,
devant le tombeau de Napoleon...
alors resurgisent dans mes limbes du cerveau
les ecrits de Victor Hugo..
la Campagne de Russie...
le poeme de mon enfance....
Tour Eiffel:
j'y monterai toutes les marches,
je mangerai même dans un de ses restaurants...
Ensuite le sacré coeur où du haut de sa coupole,
je puis admirer le choeur,
quel vertige..
et quelle etroitesse du passage...
Cette église,
comme un don de la France dont je me fais conter
l'Histoire....
Notre Dame....
au début, je suis un peu déçu...
puis les pierres me parlent ,
les vitraux de la rosace
laissent leurs couleurs sur les pierres...
sous mes pieds ,
je foule des centaines d'années d'Histoire...
je descend à la crypte....
l'histoire y est contée...
je remonte..
je rentre en méditation...
je m'assieds.....ferme les yeux...
plus rien n'existe.....
alors défile dans mes pensées toutes ces mains,
ces talents,
qui ont fait cette cathédrale....
le sacre de napoleon...
la liberation de Paris....et son Te deum...
je reste scotché devant toutes les sculptures..
j'y vais à pas lents,
pendant que je vois defiler au pas de courses..
les autres touristes,
qui n'ont pas recu l'impregnation
de ces lieux charges d'histoire,
et
photographie ce que je peux,
dehors, le tympan,
cherchant à decrypter
ce livre de pierres....
Les champs elysées me paraissent interminables
et
l'Arc de triomphe,
j'y monte...
sur sa terrasse, apres avoir visite son petit musée..
je ferme les yeux....
ce sont les soldats de la Grande Guerre qui défllent...
mais aussi les Allemands de juin 40...
puis De Gaulle
et
sa descente des Champs Elysées de 1945..
Je pense fortement à Mon père, natif d'ici....
pas loin Montrouge....
et
à mon arrière grand père de Saint Mandé....
je n'aurai pas le temps d'y aller..
J'ai l'amour des livres et je vais sur les quais...
déambule au milieux de ces boutiques...
je prends le bateau - mouche,
franchi les ponts de Seine...
on y montre la demeure "de Mister President Pompidou"
avec l'accent du guide feminin...
malade dit on...
Quelques jours apres mon retour,
en Alsace, il mourra...
une autre époque s'ouvrira...
La place du Tertre, on y voit plein d'artistes..
au fusain, au decoupage de profil en papier
, à la gouache....
je me laisse tenter par le fusain...
j'ai encore ,aujourd'hui, accroché au mur du salon,
ce portait qu'on dirait sorti du Siècle de Victor Hugo:
romantique, traits fin, nez aquilin, sourire mystérieux, ...
parfois je me dis : c'est moi ? pas possible, et pourtant si...
un beau gosse, mais tout se fane..n'est ce pas ?
Versailles m'a ébloui, aussitôt terni,
par les souvenirs d'un dernier livre des souffrances,
que j'ai lu,
de ceux qui ont bati
ces lieux..
et
pourtant....
la volonté d'un homme a fait surgir de ces marécages,
ce château....
j'y passe toute la journée, sans m'arrêter....
j'ai peur de louper quelque chose....
j'y retournerai plus tard avec mon Bayou,
bien des années plus tard..
on fera les jar
dins...Trianon...
le village de Marie Antoinette...
Le louvre, j'y retournerai 3 fois....
je sentais bien
que je ne pourrai pas emmagasiner toutes les informations...
Ce sera d'abord l'Egypte et Mesopotamie..
le Département des sculptures, des peintures ensuite...
la reflexion que je me fais , c'est qu'une vie ne suffirait pas
à tout vouloir voir en detail, comprendre et vibrer
à tout ce genie humain, capable du pire comme du meilleur...
Si j'ai nourri mes neurones,
mon estomac n'était pas en reste..
ce fut les restaurants du Boul Mich', de la place du Tertre ,
des abords du chateau de Vincennes, de Versailles,...
Ce fut aussi le Paris Nocturne....
Place Pigalle...ses cinemas...
pas de rencontres , ni frasques sexuelles..
trop reservé et distant à cette epoque là
pour ces choses là...
enfin , 10 jours passent vite...
cela restera pour moi,
un souvenir de liberté...totale..
sans contrainte, ni d'horaire,
ni de choix de quiconque en dehors de moi...
Le Paris d'alors , n'est pas celui d'ajourd'hui:
moins de mendiants, plus propre,
quelque chose de totalement différent...
peut être est ce ma tenue:
costume, chemise avec foulard et gilet assorti
qui forçait le respect, mais en tous cas,
les Parisiens abordés
étaients plus avenants qu'aujourd'hui....
moins debraillés,
les femmes plus élégantes...
ou est ce parce que j'ai un autre regard sur ces choses là,
gràce a ma mère qui etait modiste,
mais il m'arrivait de m'assoir comme à Nice,
à des terrasses, reluquant le tombé d'une robe,
le déhanchement d'un corps,
la finesse d'une cheville, le galbe d'un mollet...
d'une table a l'autre ,c'était des regards complices ,
sans un mot....
Quelques semaines plus tard,
en juin, je rencontrerai mon Bayou
et ...
Ce sera une autre histoire qui commencera....
comme celle de la France qui élira un nouveau chef de l'Etat,
qui n'était pas mon champion,
puisque Chaban etait le mien à l'époque...
mais cela est une autre histoire...
Le dernier jour, je le passai, l'après midi, avec mes amis,
dans leur modeste appartement avec vue sur les toits de Paris,
à jouer à des jeux de sociétes,
avant de prendre le train de 18-19h
pour Mulhouse....pour rejoindre
le CRM...
je ramenerai dans mes bagages, une buste de Napoleon,
une copie de drapeau d'Austerlitz...
et
des centaines de photos...
Les deux premiers
me seront volés quelques mois plus tard,
au foyer de jeunes de Nice
où je me suis arrêté, en août 1974,
pendant mes vacances ,
avant que je retrouve mon père,
dont j'étais sans nouvelle depuis aout 1972..
mais cela j'ai dejà raconté...