Corps allongés,à bronzer,mais à ne point brûler..
yeux mi clos ou fermés,
ventres qui se soulèvent
et
s'abaissent ,apaisés..
les doigts se touchent,
au bras détendus en diagonales..
mais le contact suffit à leurs fantasmes..
des sourires émanent de leurs lèvres,
pulpeuses et entrouvertes..
la piscine est juste là..
clapoti discret,
qui attend la visite de leurs corps à s' ébattre..
Pourtant l'un ouvre l'oeil,visage penché
vers la droite..:
visage fin,yeux fermés ,cils longs
comme des balayettes..
on se sait à quoi il songe..
mais songe t il au moins?
l'impatience grandit dans la jambe de l'un,
balance à toucher les orteils de l'autre..
puis se met accoudé,la main à plat sur son visage imberbe,
pour regarder l'autre,qui n'a point bougé...
il regarde ,l'admire...
Il voudrait ses lèvres mûres et pulpeuses,
cette peau dorée,
cette soie,ces humeurs à humer...
ces pulpes des doigts à glisser,croiser,decroiser,
ces soufles à confondre,
ces yeux à plonger l'un dans l'autre,
ces sons à émettre,
quand les plaisirs seraient là,
à habiter leurs corps...
Mais non, l'autre ne réagit pas,
il dort,ou alors se laisse aller,
dans une relaxation profonde,
avec se coin de sourire
toujours apaisé..
ce sera tendresse rentrée,
pas exprimée,
mais revée,pour ce jour,
pour l'un,
et
ignorée de l'autre..
Ainsi se passe parfois
des journées,
au coeur de l'été...