L episode de la "petite fille " et de sa demonstration erotique m a beaucoup pertube, et moi qui n avait jamais encore vu le corps intime de fille, cela me causa ,des ce moment la , une mefiance a l egard du feminin, cette connotation perverse, me fit pendant longtemps, me mefier des femmes.
Les années de Saint Gervais furent malgre tout des années heureuses , au regard de ce qui m attendait,ou j allai beaucoup souffrir de solitude , apprendre a me debrouiller seul.....à ne compter que sur moi meme,, c est tres dur et on devient dur pour les autres,mais seul dans son lit on pleure, pleure seul, car un "garcon ne pleure pas", c est bon pour les filles , nous dira t on! On ne montre pas son chagrin, et si on n est trop tendre cela vous joue des tours!...
L année 61 est l année ou maman est venue me chercher, sans "crier gare", je quittai pas sans regrets Saint Gervais et la pension , mais retrouver maman et ma famille c etait quelque chose, du moins je le croyais, ce sera l epoque des "lancer de bombes a eau" de la rue Alphonse , avec mon frere.....
Ce qui m attendait etait mi figue , mi raisins.
D' abord, l annonce heureuse de revoir mon grand pere, je savais par le courrier de ces 4 années , que le grand pere vivait pres de Vichy, a Cusset, mais j ignorai, bien entendu les circonstances de son depart de NIce....vivait pres de mon parrain , jacques , le frere de ma mere. et avec ma grand mere. je savais aussi que ma soeur , apres une intervention , chirurgicale , au niveau des reins, a Lyon, avait eu pour consequence la separation du piano a queue, pour payer l operation.....; qu elle etait en convalescence chez sa cousine, la fille de mon parrain...
Je me revois , arrivé, un matin gris, dans une grande cuisine basse, assis a une table, mon grand pere,il avait vieilli, j avais grandi, il m a pris sur ses genoux et m a embrassé, la grand mere s activait , derriere le fourneau, mon parrain n etait pas encore là, à la chasse, parce qu il etait bon chasseur et puis dans la force de l age, il fallait vivre , quoi!
Apres le repas et l arrivee du parrain nous sommes allés voir un match de foot a la television, nous sommes restes là et je n ai pas beaucoup profité de mon grand pere et grand mère,...
.A un moment donne , j etais au verger avec lui, et puis dans le cellier, il me dit "tiens , Mana, goûtes ces pommes!" c etait comme un instant magique, comme si il m offrait le plus beau cadeau du pere noel....
Le soir est venu et il a fallu nous en aller, ma soeur, occupée a des jeux , avec sa cousine , l ai guere entrevue et puis nous sommes rentres sur Nice.
J y suis reste quelque temps, le temps necessaire a ce que maman me trouve une nouvelle ecole,; le temps passait entre un frere occupé a autres choses ou des betises, ou des inventions a sa mesure(bombes a eau), je le tenai en admiration, grand, frise, il etait l ainé, avec des idées bien arretées "serai veterinaire et epouserai une aristocrate!"..
Je me souviens du fameux pickup, de marque Tepaz, La voix de son maître, avec de grands disques noirs, 78 tours,et ou nous passions du Wagner, la Walkyrie....Ah les oeuvres de Wagner, que de fois entendues....
Ma grand mere parternelle avait en horreur la tetralogie de wagner et aussi une oeuvre:"la dame blanche" qu elle avait vu a l opera, de je ne rappelles plus l auteur....enfin le meilleur moyen d etre tranquilles c etait de la menacer de mettre cette oeuvre pour qu elle aille dans sa chambre et n en plus sortir....voila les quelque jours ou quelques semaines, cela est tout confus en moi, qui ont suivi la periode de Saint Gervais!
Si, il y a eu la connaissance, pendant cet intermede, d un couple , Monsieur et me Morel, ils habitaient Cros de cagnes, avait une villa, pres de la voie de chemin de fer, c etait pour maman , un associé dans ses affaires.....
Je me souviens de l entree avec ses raisins sauvages sur les murs , ses 2 grands palmiers oû logeait de temps à autre des rats, de l allée bordée d arceaux de fer et faisant ombrages des diverses plantes s y accrochant, de la maison aux tomettes rouges, de la moustiquaire de la cuisine, de la chienne Rica, caniche noir affecteuse comme tout( dailleurs l atelier de couture de maman et mr morel s apellera ets RICA, a Nice) de l elevage d escargots, et du degorgement de ceux ci, pouah!, pour les faire cuire....., des tomates , rougies a point, que l on coupait en deux, et assaisonnées de sel , pour etancher notre soif, apres les avoir mis au frigidaire....
Tout cela dura jusqu au debut de l ete 61 , et avec maman et mr et me morel, en voiture cette fois ci,maman ayant trouvé une ecole, ce fut direction Montlucon.....
Un etablissement avec un haut mur, tenu par des soeurs, j y passe une partie de l été, pas sage,coleres sur coleres , revolte d une nouvelle separation qui me valut hospitalisation à Montlucon, où je dormais souvent , ne voulait plus voir le monde, puisque le monde me refusait....
Ensuite , maman est venu me chercher, que de reproches !
Pourtant je ne comprenais pas pourquoi je devais etre tenu si longtemps, si eloigné....la reponse etait toujours la même:"cest pour ton bien".
Au retour sur Nice, je me suis retrouvé a L hopital pour enfants , Lenval, de Nice: service pour enfants tenu"par les filles de la charite" des soeurs a cornettes blanches, et notamment une soeur dont je garde un souvenir, Soeur Catherine.
Pour elle j etais pas un inconnu, c etait le service ou j etais né....et là j ai connu mme Josée, qui pour moi fit de bonnes choses, elle avait malheur avec son mari et reportait son affection sur nous, son fils etait militaire....cela se passait a partir de septembre 61...
Les 1ers jours ce fut une cure de sommeil, avec camisole de force ,entravé, des piqures sur mes fesses 3 fois par jours, jusqu il n y plus pu en faire...piqures faites par soeur catherine, costume bleue, cornettes au vent, chapelet sur le coté, dont nous nous moquions la demarche et qui se refletait dans les vitres des box, du couloir.
C est là, aussi que j ai revu un copain, que j avais connu a Saint Gervais et que j ai revu a Nice, hasard des rencontres. C est là, aussi, apres la cure de sommeil, que Soeur Catherine , m ayant pris en affection, comprenant le desarroi du petit garcon que les parents ne gardait pas, elle me mit dans la tête, des idées de religion, me dit " au moins , on fera de toi, un pretre, ta maman le veut", "bien que je doute que ton caractére, puisse le devenir".....
Elle avait accrochée a son bureau la photo de Jean xxiii , nous sommes en automne 61,et elle a pris sur elle de dire et faire" si tu dois retouner en pension, je veux que tous tes sacrements d adolescent ( j avais onze ans!) soient faits avant" !
Ainsi, elle entrepris de me faire assister a la messe de la chapelle , de faire lecture , de chanter et preparer ma premiere communion pour le 25 decembre, le jour de noel. j etais a l honneur, tous les epitres les evangiles, avant ce jour etaient pour moi....je devais lire a genoux pour ces soeurs....
Le printemps 62 venu, il fallait que je fasse confirmation, alors a l eglise de la paroisse , je fus confirmé , c est le concierge de l hopital qui me tint lieu de parrain.
Confirmé par Monseigneur Verdet, à qui soeur Catherine avait demande rendez vous et a qui on avait dit" nous en ferons un Frere, ou un pretre, il est curieux de tout, mais il a un sacré tempérament".....
Je me revois baiser l anneau de monseigneur et lui de me dire," alors on veut entrer en religion quand on sera grand? pour cela il faudra travailler dur, montrer certaines dispositions et moi de repondre "oui, Monseigneur"...."
Pour moi , la condition de pretre, etait synonyme de Bien,je n en voyais pas d autre, dautres personnes m ouvriront les yeux plus tard..........
Pour moi, le pretre etait un saint, celui qui faisait le bien. et dans ma solitude et la peur des femmes me faisait entrevoir un juste ministere....ensuite ce fut ma "communion solennelle" mes parents ne sont pas venus, j ai eu un repas amelioré et soeur catherine m ofrit un petit autel en plastique, avec ciboire et demontable, ( j avais recu chapelet a la 1er communion et missel a la confirmation avec couverture plastique blanche) repas amelioré, car tous les jours c etait jambon purée....
Et les apres midi nous contemplions la Promenade des Anglais et la mer de notre terrasse-prison, grillagee de l hopital lenval.....ecoutions des diques "vache qui rit " sydney bechet , avec "petite fleur" ou johny halliday que je revois en militaire sur pochette 45 tours...
Ces oeuvres etaient nouvelles pour moi, car j etais habitué au classique, cette musique de "sauvage" comme on disait ,alors etait une decouverte,i...une fois soeur catherine m emmena au pelerinage de ND de Laghet, à la Sainte Jeanne d Arc, le 8 mai,et une autre fois, voir un spectacle de jumping, sauts d obstacle de chevaux au palais des expositions à Nice...
.Ces derniers jours,à Nice , je les ignorais encore, et puis ce fut l ete, et le 9 juillet 62, maman vint me chercher, pour aller en Anjou...
Je me rappelles, que mon pere que je n avais plus vu depuis de longues années, vint me dire au revoir , le temps de l arrêt du train a cannes -st raphael, 2 mn, et ensuite le train deboula pour un voyage long, je l appris que plus tard dans la soirée, pour Trelazé, pres d Angers.....
Je devais y rester 4 ans, j y arrivai le 10 juillet.......1962.